A la découverte des jardins
conçus par Henri Martin…

Comme Claude Monnet avait imaginé son Giverny pour mieux le peindre, Henri Martin en fit de même quelques années plus tard en aménageant le plateau ceignant pour partie la demeure qu’il acquit aux dernières heures du XIXè siècle. Marquayrol aurait ses jardins entourés par des murs de soutènement dont certains blocs sont issus de la maison fortifiée qui prévalait au Moyen-Âge. Aux angles ouest et nord, le peintre érigea deux belles gloriettes. Côté sud, il fit bâtir une immense pergola soutenue par de fières colonnes où il s’empressa de faire pousser une treille qui généra des raisins très sucrés mais surtout… de l’ombre ! Imitant en cela son ami peintre Le Sidaner qui fit de même dans sa propriété de Gerberoy en Normandie, Henri Martin positionna trois bassins dans ses jardins, à commencer par celui qui fait face à la porte d’entrée, en demi-lune, et dont il ornait les margelles d’une multitude de pots de géraniums. Il créa, par ailleurs, deux autres bassins ronds qu’il ne cessa de peindre jusqu’à la fin de sa vie. Amateur de lauriers roses et blancs, il les répartissait dans son jardin au gré de ses créations picturales. Jardins d’agrément où la vie s’écoulait allègrement au rythme des saisons, ces espaces verdoyants n’étaient que prétextes à multiplier des toiles, à exalter les couleurs, à sublimer une nature qu’il maîtrisait au bout de son pinceau…

C’est la renaissance de ces jardins qu’a entrepris depuis 2021 l’ARJEHM (Association pour la Renaissance des Jardins Extraordinaires d’Henri Martin) qui œuvre chaque mois avec des chantiers de bénévoles et qui a reçu en 2023 le soutien de la Mission Bern et de la Fondation du Patrimoine.

«Après trois mois passés à la campagne en tête-à-tête avec la nature, la pleine lumière éclatante et diffuse m’obligea impérieusement à la traduire par le pointillé et la décomposition du ton.»