Artiste incontournable
de la peinture post-impressionniste
Le nom d’Henri Martin est directement associé à la ville de Toulouse où il est né en 1860, mais aussi à Saint-Cirq-Lapopie où il acheta une maison en 1912, à Collioure où il acquit une résidence en 1923, à Cahors où un musée lui est dédié (lequel vient de faire l’objet d’une magnifique restauration), et bien sûr, à Labastide-du-Vert (Lot) où, dès 1900, le peintre s’amourache d’un domaine de quelque 28 hectares du nom de Marquayrol, comptant une somptueuse maison bourgeoise dont la terrasse embrasse la vallée du Vert, dotée de dépendances, d’un pigeonnier, de bois, de pâturages occupant le flanc de la colline au sommet de laquelle il fit bâtir son atelier dont la verrière épouse un paysage virgilien.
En moins d’un demi-siècle, Henri Martin créa des jardins, des bassins, des pergolas, des gloriettes, des allées de buis… Il prit soin de clore par un épais mur de pierres du pays cet éden dont il fut l’unique artisan. Dans le même temps, il planta de nombreux cyprès rappelant les paysages de Toscane dont il était tombé amoureux quand, à l’âge de 25 ans, il visita l’Italie dont était originaire sa grand-mère. Il piqueta également sa propriété de cèdres du Liban qui, aujourd’hui, coiffent de leurs ramures les toitures du domaine.
Chaque année, du printemps jusqu’à l’automne, l’artiste investissait ce lieu et, chaque jour, en peignait chacun de ses attraits. On compte plus de 200 toiles des jardins de Marquayrol. En 1923, il renonça à son atelier parisien du boulevard Raspail à Paris pour s’installer définitivement à Labastide-du-Vert. Dès lors, il ne cessa de peindre « son paradis » jusqu’à l’automne 1943 quand la mort le faucha.
A l’orée du XXe siècle, Henri Martin connut le succès. Les galeristes parisiens se disputèrent ses toiles. Son talent fut vite reconnu et il croula sous les commandes publiques (Mairie de Paris, de Toulouse, Préfecture de Cahors, Conseil d’Etat, La Sorbonne…). Autant de fresques, de grands formats, dont le réalisme et la technique héritées de l’impressionnisme et du pointillisme furent acclamés par la critique. Ainsi, au fil des années et de ses toquades, Henri Martin acquit plusieurs maisons dans le seul but était de peindre les paysages qui l’enchantaient. Les spécialistes de la peinture d’Henri Martin sont unanimes sur ce point : Labastide-du-Vert inspira au moins la moitié de son œuvre.